Livre : un onconaute dans la foule

Finding Fenbendazole: My Unexpected Path Through Cancer (2025, Roger Rasmussen)

Je faisais remarquer à mon éditeur, Marco Pietteur, que pas moins de 40 bouquins traitant du cancer et du fenbendazole avaient été publiés durant le premier semestre 2025 aux Etats-Unis (liste ici).

Je farfouillais sur Amazon.com, quand de fil en aiguille, je suis parvenu à ce comptage surprenant.

Au passage, j’ai donc commandé le livre de Roger Rasmussen. Un peu au hasard.

Son histoire est à la fois banale et hors du commun. Cet Américain vivant dans l’Utah, patron d’une petite société est père de 3 enfants et déjà grand-père (5 petits-enfants).

En 2012, on lui diagnostique une « hypertrophie bénigne de la prostate » (HBP). Courant chez les hommes de plus de 50 ans. Son propre père en a souffert. La routine en somme…

Il décrit très bien la lâcheté assez répandue chez les hommes consistant à toujours reporter une visite chez le médecin, voire même à nier ou dissimuler tel ou tel symptôme.

Rasmussen est passé par là.

C’est seulement en 2019… qu’un checkup montre une hausse de ses PSA, ce qui déclenche une IRM et une biopsie. Durant un week-end à Las Vegas, avec son épouse (mariés 7 mois auparavant), son médecin laisse un message sur son répondeur : « il faut parler des résultats« …

Quelques jours après, c’est chose faite : cancer confirmé. Trois lésions sur la prostate.

Le médecin lui annonce alors le menu classique soit la Sainte Trinité : chirurgie d’abord dans quelques mois (ablation de toute la prostate qu’il refusera) puis chimio et enfin rayons.

Le 20 janvier 2020, il commence le protocole (Joe Tippens). Fenbendazole, vitamine E, curcumine, CBD. Il documente son expérience (avec des graphiques).

PSA diagnostic, janvier 2020 = 11,25. Février 2020 = 10,72. Juillet 2020 = 8,40. Juin 2022 =6,74.

2022 : l’IRM montre qu’une lésion a disparu. Et les 2 autres ont diminué de 40 %.

En novembre 2022, il arrête le protocole.

En février 2025, PSA = 6,02.

En 2024, Troy, son frère cadet, reçoit le même diagnostic. Cancer de la prostate. Trois lésions aussi. Il adopte à son tour le protocole de Joe Tippens (mais 7 jours sur 7). Cinq mois plus tard, en octobre 2024, l’IRM montre que ses lésions ont disparu !

Rasmussen a discuté directement avec 5 autres cancéreux dont la vie a été transformée par le fenbendazole (il les présente). Il a raison de souligner que ces conversations sont importantes et complètent de simples témoignages anonymes lus sur un forum Internet. Il rappelle que chez certaines personnes ce traitement non conventionnels ne semblent pas fonctionner.

Rasmussen écrit bien. Des métaphores filées à l’américaine (Las Vegas, les mains des joueurs, le casino, etc.) et une pointe d’humour.

« Me voici, un gars qui doutait que la vitamine C puisse aider contre le rhume, contemplant un médicament conçu pour des bergers allemands. Le cancer a de quoi redessiner vos propres limites. »

Il décrit la peur qui paralyse après le diagnostic, les hauts et les bas, les insomnies, les doutes, les journées passées sur Google pour comprendre de quoi il s’agit, les statistiques (incidence, mortalité), les traitements conventionnels, la liste de leurs terribles effets secondaires, etc.

Puis une cancéreuse inconnue croisée dans la salle d’attente d’une clinique qui lui parle de Joe Tippens et de son fameux protocole… Les groupes Facebook. Les recherches. Le scepticisme (quoi ? Un vermifuge pour les chiens ? !). Le refus de la chirurgie et la fameuse balance bénéfices/risques qui finit par s’imposer car elle est rationnelle : ça coûte quoi d’essayer ?

Bref, la quintessence de l’onconaute !

L’auteur pose la question, la même qui nous taraude : à partir de combien d’expériences personnelles telle que la sienne, celle de son frère… à partir de combien d’études observationnelles (selon la formule consacrée) Big Pharma daignera-t-il se pencher sur la question et admettre que -oui- ces molécules ont REELLEMENT des propriétés antitumorales ?

Nous posons la question et nous connaissons déjà la réponse.

(Je finis par une critique de forme, pour une fois : gros problème d’édition. Même avec des lunettes de vue, les notes de bas de page sont illisibles car liliputiennes. Je n’ai jamais vu cela, au sens littéral).

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