Par Rene Chee et Edward Chee, 2018.
C’est un livre extraordinaire… car il est avant tout une histoire personnelle. La lutte (homérique !) de Rene Chee contre le cancer.
Cette Américaine d’origine asiatique épouse Edward Chee (originaire de Singapour) en 2007. Elle est docteur en biologie. Lui est ingénieur. Ils se sont rencontrés à l’université de Standford.
Un an après, elle éprouve des maux de tête étranges. Des douleurs aux dents.
Diagnostic ? Tumeur près de la mâchoire, grosse comme un oeuf. Sarcome synovial, un cancer rare (100 cas par an en France) et très agressif.
Elle va endurer ensuite la sainte Trinité, la troïka sauvage : chirurgie, radiations, chimiothérapies. La douleur est si intense que rien que pour boire de l’eau, il lui faut des antalgiques…
Décembre 2011. Le couperet tombe : le cancer est revenu et s’est étendu aux poumons.
Jusque là, l’histoire est très… banale (hélas).
Mais ce qui est extraordinaire est que ce couple va utiliser sa formation scientifique pour « élargir » l’horizon du pronostic (bouché, la mort certaine), en se lançant à corps perdu (littéralement) dans l’immunothérapie.
Ils incarnent parfaitement les onconautes que je présente dans mon livre.
Dès la récidive, Rene comprend que si elle recommence la troïka (chirurgie, radio, chimio)… elle rejoindra rapidement les statistiques… Son mari partage son avis.
Ils vont alors… creuser ensemble dans le passé et redécouvrir les « toxines de Coley » et l’immunothérapie ! Par chance, une société canadienne (fondée fin 2005) les fabrique (lire ici).
Elle recevra ainsi plus de 220 injections (en intraveineuse et directement dans la tumeur).
Il est impossible de résumer tous les traitements. Ni même calculer la somme qu’ils ont dépensée (pas loin du million de dollars ?) et la somme des kilomètres parcourus (Mexico, Californie, Détroit, Canada, Allemagne, Pays-Bas, Singapour).
Impossible non plus de résumer les hauts et les bas (les tumeurs qui grossissent, puis qui rétrecissent, les heures à analyser les images IRM, les bonnes nouvelles suivies de mauvaises, etc.).
Les erreurs médicales (il y en eut quelques unes) et les autres procédures (cryoablation, vaccins à cellules dendritiques, vaccin NY-ESO-1, transplantation de cellules NK, sans parler des suppléments et des régimes, etc.).
Les problèmes médicaux annexes (pneumothorax, infections, etc.).
Ainsi que l’incroyable aide apportée par son mari (passant ses nuits près d’elle à l’hôpital, lui faisant ses injections, documentant les évolutions, tenant les relevés de fièvre, etc.).
Fin 2013 (!) le cauchemar prend fin. Arrêt des traitements.
2016, Rene est toujours « clear ». Publication du livre.
En 2018, selon Donald H. MacAdam, Rene Chee se portait toujours bien.
Tant d’énergie, tant d’efforts… ça force le respect. Avec au bout du bout, la victoire.
Leur compte Facebook est toujours actif. Mais le site web n’est plus mis à jour.
Laisser un commentaire