Livre : The reinvention of Coley’s toxins

Livre publié en 2018 de Donald H. MacAdam qui fut l’un des fondateurs de MBVax Bioscience.

Il s’agit d’une petite société pharmaceutique créée au Canada, en septembre 2005.

Leur but ? Faire revivre les fameuses « toxines de Coley » du nom du médecin américain qui les inventa et les utilisa sur des cancéreux à la fin du 19° siècle (et une bonne partie du 20° ensuite).

Le principe ? Un cocktail de 2 bactéries injecté qui provoque une réaction immunitaire plus ou moins intense (dont la fièvre). Voilà pourquoi on le présente comme le père de l’immunothérapie.

MacAdam s’associa à Rick Durst, lequel décéda en 2017… MacAdam s’éteint à son tour… en 2024.

Il s’agit donc d’un témoignage pour l’histoire, pour éviter que tout soit oublié.

Le livre est totalement décousu, mais ce n’est pas le sujet.

MacAdam rend d’abord hommage à son ami Rick Durst. Puis il raconte… le début de sa vie professionnelle. Puis l’obsession naissante au sujet du produit de Coley. MacAdam publia d’ailleurs en 2003, Spontaneous Regression: Cancer and the Immune System.

L’auteur aborde ensuite la partie historique. La fondation de l’entreprise et le recrutement de l’équipe, les problèmes de financement. Puis la présentation en détails de quatre cas traités avec le produit (dont celui de la chercheuse américaine, Rene Chee, j’y reviendrai car elle a écrit son propre livre, Curing cancer with immunotherapy). Des cas chez quelques chiens aussi. L’historique des différentes formulations utilisées. Des statistiques quant aux résultats cliniques sur 86 patients.

Et enfin… plus étonnant, le mode d’emploi pour fabriquer le « fluide de Coley ».

Tout y est : les processus, le matériel, les méthodes de filtrage, le contrôle qualité, etc. Il y a même des photos du labo, de l’équipement. MacAdam le précise au début : il met volontairement dans le domaine public la propriété intellectuelle de MBVax Bioscience).

En clair : toute équipe de scientifiques, avec les fonds nécessaires, pourrait facilement recréer l’activité de MBVax Bioscience.

Le premier batch fut expédié au professeur américain Thomas Seyfried (eh oui le père de la théorie métabolique du cancer) en juillet 2006.

MBVax Bioscience n’eut pas de chance. La crise boursière et financière de 2008 puis celle en Europe en 2012… mit à mal les plans de financement.

Malgré cela, la société parvint à produire, de 2006 à 2012, des milliers de doses, dans 3 versions (dont une par intraveineuse) qui furent utilisées aux quatre coins du monde (mais pas aux Etats-Unis, pas d’autorisation de la FDA) sur au moins 700 patients.

Mexique, Allemagne, Chine, Israël etc.

La société fut dissoute formellement en novembre 2017.

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