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  • Livre : The great prostate hoax

    The great prostate hoax, how big medicine hijacked the PSA test and caused a public health disaster, de Richard J. Ablin (avec Ronald Piana) (2014)

    Commençons par la fin. La plus grosse surprise de ce livre est le fait que les éditeurs français sont passés à côté. Le livre a été publié en anglais en 2014.

    Et depuis ? Rien. On note une seule traduction : italien…

    Pourquoi j’affirme que c’est fou ?

    L’auteur est docteur, professeur de pathologie (université Arizona), un spécialiste du cancer de la prostate, un pionnier de l’immunothérapie.

    Mais surtout : c’est lui qui a découvert le PSA (Prostate Specific Antigen)… en 1970 !

    Difficile donc de trouver meilleur spécialiste pour parler du cancer de la prostate, des fameux tests PSA et des ravages qu’ils provoquent.

    Certes, depuis 2014, la polémique a enflé, la presse a parlé de cette industrie des tests PSA et de ses effets négatifs.

    Et pourtant. Combien d’hommes sont au courant ? De la polémique, des alertes dont celles d’Ablin, des études publiées invalidant ces tests menés à large échelle ?

    Voici une brève synthèse :

    -Ablin ne mâche pas ses mots. Il parle de « désastre de santé publique » !

    -le PSA n’est ABSOLUMENT PAS spécifique au cancer. Il est spécifique… à la prostate.

    -un homme peut donc avoir un PSA très faible et souffrir d’un cancer. A l’inverse, un PSA élevé et être en parfaite santé.

    -le PSA ne peut donc absolument pas servir de test de diagnostic/détection du cancer. C’est un test de « suivi » (monitoring).

    -Big Pharma a placé le seuil, le « cut off » à 4 ng/mL… Ce qui est criminel.

    -une valeur de 4 ng/mL peut être provoquée par une éjaculation dans les 24h qui précèdent le prélèvement sanguin, ou encore une séance de vélo, une infection, ou bien une hyperplasie bénigne (un grossissement de la glande, très fréquent avec le vieillissement).

    -si le seuil est atteint, alors l’industrie propose aux hommes une biopsie (procédure qui peut avoir des effets secondaires)

    -au-delà, le cancer de la prostate est lié à l’âge et c’est un cancer à évolution lente.

    -mais on propose aux hommes la chirurgie (ablation) et de la radiothérapie… qui provoquent des effets secondaires très lourds : incontinence et impuissance.

    -chaque année aux Etats-Unis : 1 million de biopsies, débouchant sur 100 000 ablations, « la plupart d’entre-elles n’étant pas nécessaires« .

    -Ablin le rappelle : la plupart du temps, les oncologues devraient simplement conseiller à leurs patients d’ »attendre« . Or, ils ne vendent pas des « pauses ». Ils vendent des biopsies, des actes médicaux, des traitements. Voilà le hiatus.

    -des études ont démontré que le test PSA ne changeait strictement rien à la mortalité dûe au cancer.

    -on a joué cyniquement avec la peur provoquée par le mot « cancer », pour le plus grand profit d’une industrie créée de toute pièce.

  • Metformine : la piste des métaux

    Soit la metformine, un vieux, très vieux médicament contre le diabète type 2 (1957 !). Il réduit le taux de sucre dans le sang.

    Mais cette molécule possède aussi des propriétés antitumorales. Et là encore, c’est ancien. Jane Mclelland l’a utilisé fin des années 90 (voir son livre best-seller, Affamer le cancer).

    Je vous arrête tout de suite. Ne me croyez pas. 😉

    Ayez systématiquement le « réflexe PubMed » pour vérifier.

    Cliquez sur cette requête (metformin + cancer dans le titre et le résumé). 5 000 résultats !

    Le papier le plus ancien ? 1982

    « Effect of metformin on insulin binding to receptors in cultured human lymphocytes and cancer cells »

    Le nombre de publications scientifiques explose à partir de 2010.

    Donc la prochaine fois qu’un pseudo médecin vous traite de « charlatan » parce que vous osez parler du « repositionnement de molécules »… dégainez l’arme PubMed.

    Cela calme immédiatement.

    Donc, oui, la metformine a un ou des effets sur les cellules cancéreuses… et c’est démontré DEPUIS DES DECENNIES. Que cela plaise ou pas à votre oncologue, c’est le même tarif.

    Comment expliquer ceci ? Puisque cette molécule agit sur le glucose (métabolisme) alors ce doit aussi être son mode d’action contre les cellules cancéreuses (en les affamant, littéralement).

    C’est logique.

    Mais, il pourrait y avoir d’autres méchanismes, sous-jacents.

    C’est ce que montre une étude étonnante.

    La metformine réduit les niveaux de fer et de cuivre dans le sang, et augmente celui du zinc.

    Or, les cellules cancéreuses ont un appétit accru pour le fer et le cuivre… Rappelons que -énième coïncidence- les cellules fongiques partagent les mêmes goûts !

    Quant au zinc, il pourrait être lié au système immunitaire.

    Bref, c’est fascinant de voir que même après des décennies, on peut encore découvrir des nouvelles propriétés ou méchanismes chez telle ou telle molécule.

    Ces dernières pistes appuient encore un peu plus la théorie des micro-organismes pathogènes (champignons…).

  • Chapitre 14 : NaD1, tabac ornemental

    Dans le chapitre 14 de mon livre je liste 190 molécules (naturelles ou synthétiques), extraits, plantes… qui ont la particularité de posséder des propriétés antitumorales ET antifongiques.

    Une étrange corrélation et surtout une bien étrange constante.

    Je continuerai à enrichir cette liste au fil de mes découvertes (en utilisant l’expression « Chapitre 14 » en titre).


    Aujourd’hui : La molécule NaD1 (Nicotiana alata Defensin 1). On la trouve dans le tabac ornemental (plante Nicotiana alata).

    Voici un article qui présente une étude de 1994 menée par des biologistes de l’université australienne La Trobe (Melbourne) et qui se penche sur les effets anticancéreux de ce produit.

    Lien : https://theconversation.com/tobacco-plants-may-contain-cure-for-cancer-a-new-twist-in-protein-lipid-interactions-25271

    L’article résume bien la question de fond (à mon sens) :

    « Cette protéine est un type de défensine, une molécule qui protège la plante des infections fongiques. On ignore pourquoi elle agit également sur les cellules cancéreuses des mammifères ».

    Comme je le souligne, cette dualité s’applique en réalité à l’écrasante majorité des molécules anticancéreuses et antifongiques et vice-versa.

    Et nous ne savons pas pourquoi.

    Est-ce un hasard (fort répétitif) de la Nature ? Ou bien est-ce simplement la réponse optimisée de cette même Nature… à des phénomènes (infections fongiques et cellules cancéreuses) qui auraient -a minima- des causes communes ? 😉

    Peut-être serait-il temps de se pencher sérieusement sur ce mystère…

  • Mébendazole : la piste des brevets

    Rappel : le fenbendazole est une molécule vétérinaire. Son équivalent humain, le mébendazole, fut commercialisé à partir de 1972.

    Dans mon livre, je présente le premier (via l’histoire de l’Américain Joe Tippens, chapitre 17) et le second.

    Avantage du mébendazole ? Un médecin pourrait le prescrire hors indication. On trouve des études liées au cancer (j’en liste une dizaine) et même quelques tests cliniques.

    Dans le chapitre 18, j’indique que l’université américaine Johns Hopkins a déposé un brevet en 2016 portant sur l’utilisation du mébendazole contre le glioblastome (le terrible cancer du cerveau) : « Polymorphe du mébendazole pour le traitement et la prévention des tumeurs« .

    Lien : https://patents.google.com/patent/US20180021310A1/en

    Ce brevet me semble un peu tiré par les cheveux, car il met en avant le polymorphe C (le mébendazole en a 3 : A, B, C, ce sont des formes cristalines)… qui est déjà utilisé dans la plupart des préparations pharmaceutiques. Rien de neuf donc. Les chercheurs ont toutefois ajouté dans la corbeille un mélange avec un anti-inflammatoire non stéroïdien et un inhibiteur de la P-glycoprotéine.

    Creusons un peu cette piste.

    D’abord, rappelons que Johns Hopkins abrite un prestigieux centre anticancer (via son école médicale), créé au début des années 70 (renommé en 2001 « The Sidney Kimmel Comprehensive Cancer Center« ).

    Nous n’avons donc pas à faire à des gens loufoques.

    Or, des membres de la même équipe à Johns Hopkins (conjointement avec un centre de recherche tchèque) ont déposé un second brevet (demande février 2019, attribution août 2023): « Prodrogues de mébendazole avec une solubilité et une biodisponibilité orale améliorées ».

    Lien : https://patents.google.com/patent/US11712435B2/en

    Là, ils enfoncent le clou. Ils ont créé une vingtaine de « dérivés » du mébendazole (en changeant quelques atomes ici ou là) et ont testé leur biodisponibilité (sur des souris).

    L’approche de ces scientifiques n’est donc pas d’affirmer que le mébendazole a une ou des actions antitumorales (pour eux, c’est un acquis), mais plutôt de renforcer la biodisponibilité de cette molécule (car elle est peu soluble, donc par voie orale, on perd en puissance/efficacité).

    Et certains de ces dérivés affichent des performances très élevées en termes de mesures (par rapport au mébendazole classique). N’étant pas chimiste, leur brevet est difficilement compréhensible. Si des professionnels me lisent, n’hésitez pas à partager votre opinion.

    Ne soyons pas naïfs : cette approche est nécessaire… car seul un produit « original » (donc modifié, même légèrement) est brevetable.

    Cela ne signifie pas que le mébendazole dans sa forme première n’est pas efficace. La ou les modifications décrites dans le brevet n’offrent peut-être qu’un avantage pratique tout à fait marginal.

    Sans études supplémentaires, tests, nous ne pouvons pas juger.

    En 2022, la société américaine BullFrog AI Inc. licencie ces 2 brevets (pour le monde entier et selon le format classique : montant fixé payé à signature plus royalties sur les ventes).

    BullFrog AI Inc, créée en 2017, a été introduite en bourse (Nasdaq) en février 2023.

    Que penser de tout cela ? Certains critiqueront une telle « marchandisation ».

    Je suis passé par là.

    Pourtant, après réflexion, c’est plutôt positif, car cela introduit dans l’équation ce qui manquait jusqu’à présent : l’argent.

    Le fenbendazole et le mébendazole appartiennent au domaine public depuis des décennies. Il y a donc zéro dollar à gagner. Voilà pourquoi -entre autres- Big Cancer a beau jeu de les ignorer.

    Alors qu’avec les brevets de Johns Hopkins, nous avons désormais une société commerciale dont l’intérêt ontologique (oncologique ?) est de promouvoir ces molécules (contre ou en association avec les chimios conventionnelles) afin d’engranger des profits.

    La société ne se cache pas. Elle se lèche les babines !

    Bullfrog AI écrit ainsi en 2023 : « Le marché mondial du traitement du glioblastome multiforme devrait passer de 5,1 milliards de dollars en 2020 à environ 10,2 milliards de dollars d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel composé de 12,8 % au cours de la période de prévision, selon un rapport de Vision Research Reports. »

    Soyons clairs : si ces « prodrogues » offrent de véritables avantages thérapeutiques par rapport au mébendazole classique… elles seront immédiatement copiées (Inde, Chine, etc.). Et la société américaine n’y pourra pas grand chose.

    Bref, nous devons observer la situation avec le cynisme de Big Pharma. Cette entrée en scène commerciale va inévitablement populariser ces molécules (et par ricochet son cousin le fenbendazole). D’autres scientifiques se mettront alors en chasse. Cela débouchera sur de nouveaux tests, de nouvelles études.

    Bref : c’est tout bénéfice… pour les onconautes !

    PS : La piste des brevets doit être explorée davantage. En réalité, des la fin des années 90… des scientifiques ont breveté l’utilisation de « benzimidazoles » (famille qui contient le mébendazole et le fenbendazole) contre le cancer.

    Et pas d’obscures officines… On trouve ainsi le géant américain Procter & Gamble (voir en 1996, « A pharmaceutical composition containing benzimidazole for inhibiting the growth of cancers« ) !

    Je reviendrai en détail sur cet aspect dans mon prochain livre.

  • FBZ, or not FBZ… that is the question

    Vous êtes un cancérologue réputé, respecté. Vos décennies d’expérience, de publications, de combat perdus et gagnés contre la maladie forment le piédestal sur lequel vous dominez votre environnement professionnel.

    Malgré vos tempes argentées, vos rides, vous avez le teint hâlé, l’oeil vif et maintenez une silhouette szelte. Vous êtes en pleine possession de vos moyens ; sain de corps et d’esprit.

    Vous êtes une huile, un ponte. Le patron. El jeffe. The boss.

    Vous êtes le numéro 1.

    Depuis quelques années, vous voyez passer des études in vitro et in vivo portant sur les effets du fenbendazole vétérinaire et son équivalent humain, le mébendazole, sur des cellules cancéreuses. Il y a même quelques essais cliniques en bonne et dûe forme.

    Des collègues commencent à chuchoter. On évoque des malades ayant consommé du FBZ ou du MBZ, en dehors de tout traitement conventionel. Et on parle même de rémission radicale. Des preuves existent.

    Encore le mois dernier, une équipe chinoise publiait une étude poussée sur l’application du FBZ sur des cellules du type HeLa (cancer de l’utérus). Avec des résultats étonnants.

    A ce stade, deux choix se présentent à vous :

    CHOIX 1

    -Ne rien faire, ignorer. C’est du bruit, ça passera. Combien de fois les gogos se sont excités sur tel ou tel poudre de perlimpinpin ? Et à chaque fois, le cancer -impérial et impératif- reprenait ses droits. Et sa livre de chair. Le crabe est une affaire sérieuse pour des experts sérieux.

    CHOIX 2

    -Vos neurones s’agitent. Vous sentez l’excitation de vos jeunes années (à la fac, et comme interne sous la coupe des patrons de l’époque). Et c’est bien normal puisqu’il s’agit de l’essence de la démarche scientifique, et vous en êtes un… scientifique. Est-ce un délire collectif ? Une énième charlatanerie ? Comment des molécules anthelminthiques pourraient agir sur des cellules cancéreuses humaines et animales ?

    Quels seraient les mécanismes en jeu ? Est-ce la voie métabolique avec la régulation du glucose ? La déstabilisation des microtubules ? L’apoptose ? La pyroptose ? La nécrose ? La ferroptose ? L’activation du gène P53 ? Cela semble extravagant.

    Et quid de ces cancéreux qui témoignent et qui même écrivent des bouquins, des blogs, etc. ? Ces cas ne sont pas tous falsifiés. Ou alors effet placebo ? Guérison miraculeuse ? Vous connaissez vos classiques et l’histoire, vous savez pertinemment que cela a toujours existé y compris pour le crabe.

    Votre esprit se perd à l’horizon… Votre voix interne remue : « et si… ? »… Et si c’était biologiquement valide ? Votre expérience reprend le dessus : vous connaissez parfaitement les effets secondaires multiples des chimiothérapies et de la radiothérapie sur les patients… Les cycles de chimios, tous les produits… Les dégâts, les coûts engendrés… D’un autre côté, la toxicité du FBZ semble très faible. Alors… « Et si… ? ». Vous retroussez vos manches, vous convoquez votre équipe. Vous êtes prêt à vous jeter dans la mêlée pour y voir clair. Une bonne fois pour toute.

    C’est l’heure de la synthèse : « FBZ ou pas… telle est la question » !

    C’est à la fois d’une simplicité biblique et d’une richesse toute shakespearienne.

    Qu’attend-on ? Où sont les pontes ? Les patrons ? Les huiles ?

    La logique et la science devraient créer un énorme feu d’artifices de recherches et de tests dans le monde.

    Ce n’est pas -encore- le cas.

    La voici la véritable anomalie.

    Bien plus qu’une cellule cancéreuse entourée de ses mystères.